Insuffisance veineuse, comment voyager ?
Les vacances d’été sont la période des longs trajets… et des problèmes de circulation ! En cas d’insuffisance veineuse chronique ou de varices, les voyages en avion notamment peuvent être inconfortables, voire risqués pour la santé. Quelques précautions simples s’imposent pour arriver à destination le pied léger.
Les longs trajets dans des véhicules, imposant une position assise sur plusieurs heures (voiture, train, car, avion…), favorisent la stagnation du sang dans les membres inférieurs. Ils peuvent donc engendrer un gonflement des jambes et une sensation d’inconfort. Ils multiplient également le risque d’une thrombose veineuse (formation d’un petit caillot dans les veines des jambes, ou phlébite), appelée dans ce cas la « thrombose du voyageur ». Le risque principal est la migration d’un caillot vers les poumons pouvant induire une embolie, quelques heures ou quelques jours après le voyage.
Voyage en avion : les insuffisants veineux en première ligne !
L’avion met le système veineux à plus rude épreuve que les autres moyens de transport : l’immobilité assise est généralement longue et s’associe à une déshydratation (due à la climatisation) et à une diminution de l’oxygénation du sang (due à la pressurisation de la cabine). Ces trois facteurs entravent la bonne circulation du sang.
La « thrombose du voyageur » est très rare dans la population générale (environ 1,6 pour mille voyageurs en avion) mais le risque augmente :
- chez les personnes prédisposées par un dysfonctionnement veineux : antécédent de thrombose veineuse, insuffisance veineuse chronique et/ou de varices ;
- avec l’âge (plus de 40 ans), le tabagisme, l’obésité et la grossesse ;
- avec la durée du vol : il apparaît dès 4 heures, et devient plus significatif à partir de 7h.
Nos conseils en cas de vol de longue durée
Avant votre voyage :
- consultez votre médecin.
Avant d’embarquer :
- portez un dispositif de compression de classe 2 (pression à la cheville de 15 à 20 mmHg) ;
- privilégiez le port de vêtements amples.
Durant le vol :
- ne gardez pas sur vos genoux ou à vos pieds un sac ou un bagage restreignant vos mouvements ;
- bougez fréquemment vos jambes et ne les gardez pas croisées. En position assise, pratiquez régulièrement avec les pieds de petits mouvements de flexion, d’extension et en cercle dans les deux sens ;
- déplacez-vous dans l’avion dès que vous le pouvez ;
- buvez régulièrement de l’eau plate (1 litre toutes les 5-6 heures) et évitez le café, les boissons gazeuses et les boissons alcoolisées ;
- évitez la prise de somnifères qui induisent une diminution de la mobilité pendant le sommeil ;
- respirez bien pour favoriser le retour veineux ;
- suivez les éventuels programmes d’exercices proposés par la compagnie aérienne.
Ces conseils peuvent être adaptés aux longs trajets avec d’autres moyens de transports comme la voiture : veillez à faire dès que possible et régulièrement des pauses pour vous « dégourdir les jambes » et à bien vous hydrater.
En cas de malaise, de douleur et/ou de gonflement dans les jambes, d’oppression au niveau du thorax ou de difficulté respiratoire après votre voyage, consultez un médecin sans délai.
Sources documentaires
- WHO : International Travel and Health 2012.
- Johnston RV, Hudson MF, on behalf of the Aerospace Medical Association Air Transport Committee : Travelers’ thrombosis. Aviat Space Environ Med 2014; 85:191-4.
- BEH Santé Publique France : Recommandations sanitaires pour les voyageurs, HS 31 mai 2016.
- La revue du praticien, fiche patient : Quelques conseils avant de prendre l’avion.
- Société Française de Phlébologie, Chleir F. : Compression médicale et voyages aériens, 2014 67-2, p.37-40.
- Actualités pharmaceutiques : Quelle contention veineuse choisir pour les voyages ? N°476, juillet-août 2008, p. 31.-Août 2008
Article publié le 8 juin 2017 par Emmanuelle Manck, rédactrice scientifique et médicale.